Bulgarie, roumanie & hongrie
à la découverte de l'europe centrale
Après un séjour intense en Turquie, nous prenons finalement la route du retour. À l’approche de la frontière bulgare, l’inquiétude nous envahit. En effet, la liste des amendes potentielles s’est allongée : la Betty nous a étonnées en faisant des excès de vitesse ! Finalement, nous passons sans encombre et sommes de retour en Union Européenne.
Au premier vignoble visité, la journée passe comme un rêve. Nous goûtons tous les vins de la cave et en particulier deux délicieux cépages autochtones : le Rubin que nous connaissions déjà, épicé et chaleureux, et le Tamianka, cépage blanc très aromatique.
Mais quelle surprise en ouvrant la porte de la cave après une après-midi arrosée : la Betty disparaît presque sous une jolie et épaisse couche de neige ! Par chance, sur la route, nous nous retrouvons juste derrière la déneigeuse, que nous suivons à la trace, avant de nous arrêter dormir dans un petit village.
Au réveil, des habitants nous apportent leur vin maison et un sac de noix, prouvant à nouveau le grand sens de l’hospitalité des bulgares. Nous sommes accueillies chaleureusement par une vigneronne que nous avions déjà rencontrée lors de notre premier passage en Bulgarie, et celle-ci nous prépare des viandes grillées au barbecue et ne supporte pas de voir nos verres vides. Ses vins ont toujours le charme de la première fois, et ces retrouvailles sont comme celles d’amis de longue date !
Puis nous retrouvons la belle capitale Sofia, où nous avions laissé notre vin un mois plus tôt chez un caviste, Alexander. La capitale est recouverte de neige et ressemble à un conte de Noël. Un épais brouillard se lève alors que nous roulons vers le pays de Dracula, et nous plongeons dans l’ambiance particulière de la Roumanie.
Notre programme est intense, car nous visitons deux domaines par jour. La région du Dealu Mare est connue pour ses rouges aussi bien que pour ses blancs. Nous y rencontrons des femmes étonnantes, grandes entrepreneuses, travailleuses et fières, qui nous accueillent à bras ouverts.
Le Feteasca Alba et le Feteasca Neagra sont deux cépages locaux, souffrant encore de la mauvaise réputation des vins médiocres produits sous la période communiste. Nous avons la bonne surprise de découvrir des vins fins et riches, symboles d’un vignoble qui cherche à regagner son prestige d’antan avec des vins d’une grande qualité. Dans ce pays de langue latine, ouvert sur le monde, les enjeux environnementaux et la question de la durabilité sont bien ancrés dans les débats.
Nous sommes surprises de la bonne entente et la très grande solidarité entre les vignerons, qui utilisent la concurrence d’une façon positive et travaillent main dans la main pour faire progresser le vignoble roumain.
Après les montagnes mystérieuses de la Roumanie, nous nous dirigeons vers la Hongrie, pays des Magyars. Le premier poste frontière que nous essayons de franchir est fermé, ce qui n’augure rien de bon. Heureusement, nous sommes plus chanceuses à la seconde tentative, et arrivons de nuit, sous une pluie torrentielle, en territoire hongrois…pour embourber Betty quelques minutes plus tard ! La Hongrie semble ne pas vouloir de nous, mais armées de nos imperméables, nous nous sortons de ce mauvais pas dans les rires !
Cette arrivée compliquée est vite oubliée et l’on se laisse convaincre par l’ambiance de la région de Tokaj. Célébrée dans le monde entier, se développe sur cette terre la merveilleuse pourriture noble Botrytis cinerea, grâce aux deux rivières qui bordent le vignoble. La rareté de ce vin, sa couleur d’or intense et ses arômes divins font de lui le « roi des vins et le vin des rois » selon Louis XIV.
Pour découvrir ce vin merveilleux, nommé Aszú, il faut plonger, une bougie à la main, dans les caves humides creusées dans les roches volcaniques du Mont Tokaj, volcan éteint. Les murs sont recouverts du champignon noir Cladosporium, qui participe à l’élaboration de ce breuvage délicieux. Le secret de son succès : son acidité plus marquée que dans le Sauternes, qui contrebalance le sucre et apporte de la fraîcheur. Il n’a rien à envier à son homologue français. Le changement climatique rend cependant plus difficile sa production, et les vignerons se diversifient en proposant de plus en plus de vins secs, qui valent également le détour.
Après une escale rapide à Budapest, que nous découvrons un verre de vin chaud à la main, malgré la fermeture de tous les établissements, nous nous rendons dans la région de Mor. Connue pour son cépage Ezerjo, c’est une région au vignoble vieillissant, où la jeune génération de vignerons a parfois du mal à s’entendre avec les anciens. Nous passons un peu de temps dans la famille d’une vigneronne, qui nous fait basculer dans l’ambiance de Noël. Le retour est proche !
NOS FEMMES DU VIN
Elizabet Poteva
Elizabet rayonne dans la cave Bendida de Plovdiv et son rire est communicatif ! Fière des cépages locaux le Rubin et le Mavrud, ses vins sont aussi vibrants qu'elle.
Maria Stoeva
La brillante oenologue de la cave Bratanov, riche de sa formation et son expérience en France, élabore des vins complexes et élégants.
Lorena Deaconu
Elle dirige la cave de l'Iconic Estate, un géant roumain avec une production de 5 millions de bouteilles. Son credo "clean and fair wines" la guide au quotidien et elle a son rôle de manager très à coeur.
Aurelia Visinescu
Aurelia est une buiness woman déterminée et entreprenante. Elle gère ses 82ha de vignes biologiques avec beaucoup de fermeté et de courage.
Michaela Tyrel de Poix
Après la chute du communisme, l'élégante Mihaela accompagne son mari français Guy dans l'aventure viticole S.E.R.V.E en Roumanie et participe à la popularisation du cépage autochtone le Feteasca Neagra.
Judit Bodó
Avec leur vignoble Bott Pince dans le Tokaj, Judit et son mari ont un rêve : faire comprendre aux jeunes toutes la beauté et richesse de leur terroir afin qu'ils souhaitent à leur tour participer à lui redonner son lustre d'antan.
Stéphanie Berecz
Cette oenologue française installée en Hongrie reprend le domaine familial Kikelet de son mari dans la tradition du Tokaj.
Kata Zsirai
À la mort de son père, Kata revient à ses racines et devient vigneronne dans la région de Tokaj. Ses vins sont à son image, fins et élégants.
Vivien Ujvári
Vive et talentueuse, Vivien dirige le vignoble de Barta Pince depuis 2016 après avoir découvert le vin à travers le monde.
Krisztina Csetvei
Resplendissante, Krisztina a changé de vie sur un coup de tête et s'est installée dans la région de Mor où elle produit maintenant des Hárslevelű en musique et avec philosophie.
Nous remercions tout spécialement Alexander, le caviste de Sofia qui nous a non seulement permis de conserver tous nos trésors mais aussi conseillé les meilleurs vins de Bulgarie !
Mais aussi grand merci à Daniel de Crama Mierla Alba, qui nous a fait découvrir ses précieux vins, promis ,à un grand avenir ! Ainsi que Mihai et Walter du domaine Lacerta pour leur accueil chaleureux et les riches explications qui nous ont permis de mioeux comprendre l'histoire viticole roumaine.